La bouche pleine à Chicago

THE PUBLICAN

La salle à manger

Jadis, les collecteurs d’impôts portaient le nom de Publicain. Selon la parabole biblique, le Publicain, en s’abaissant avec humilité et en reconnaissant ses péchés, s’accorda la grâce de Dieu.

À la Renaissance, le mot “publican”(publicain) signifiait « a tavernkeeper », c’est-à-dire, le tenancier d’une taverne; ce lieu de perdition où les hommes se retrouvaient pour se rincer le gosier de breuvages alcoolisés, et manger.

De nos jours, le terme a été emprunté pour désigner l’un des restaurants les plus Hip de Chicago : The Publican.

Niché à l’Ouest du centre-ville, dans un ancien quartier industriel voué  à l’entreposage des viandes, minces sont les chances de trouver le restaurant sans adresse. The Publican est au Fulton Market District, ce qu’est Le Local à Griffintown, en moins raffiné. Ou encore mieux, Le Publicain est le Pied-de-Cochon des Chicagoans.

Moderne, minimaliste et rustique, trois mots appropriés pour décrire l’endroit.   Au centre, deux longues tables en forme de L se communiquent, donnant l’impression d’un immense banquet gaulois, habillé par des teintes beurre et moka. Le long du mur, des cabines en bois, fermées par des portes battantes offrent un confort visuel exceptionnel et intime.  Des globes lumineux décorent le haut plafond, rappelant l’esthétique des brasseries allemandes et du pop art. L’atmosphère conviviale  et énergique est palpable dès l’instant où on y met les pieds. Immédiatement séduite, j’ai été.

Le pain fait bon ménage

The Publican suit une logique très simple : 1) Dénicher des huîtres, fruits de mer, charcuteries et viandes de haute qualité venant des quatre coins du monde 2) Laissez les ingrédients parler d’eux-mêmes. Le menu change sur une base quotidienne pour suivre les arrivages des produits du marché. Il se lit comme un guide de voyage.

Chaque plat est accompagné de sa provenance géographique: huîtres (Nouveau-Brunswick, Canada), Huîtres (Auckland, Nouvelle-Zélande), Truite dorée fumée (Clear Springs, Idaho), Serrano Fermin (Salamanca, Espagne), Jambon paysan de Edwards (Surry, Virginie), Cochon de lait (Slagel Family Farm, Fairbury, Illinois), Courges d’été (Green Acres Farm, North Hudson, Indiana). Même le délicieux pain ménage et le beurre proviennent de la ville de Websterville, dans le Vermont.

Les huîtres

Nous avons ouvert le bal par la dégustation de 3 huîtres. En ce premier juillet, pour souligner à l’anniversaire du Canada, nous avons choisi une huître canadienne : la French Kiss du Nouveau-Brunswick, la Coromandel de Nouvelle-Zélande et la Island Creek du Massachussetts. Elles étaient toutes savoureuses, mais cette dernière m’a particulièrement plu par sa fermeté, sa fraîcheur et son goût légèrement sucré.

La casserole de moules Bouchot

 

Suivi par une casserole de moules Bouchot provenant du Maine. Bière belge, baies, céleri, ail et aioli. Sans oublier le cornet de frites mémorable, servi avec la mayo maison. Parfaitement dorées et croustillantes , mais tendres et veloutées de l’intérieur.

Le fameux cornet de frites

J’ai particulièrement aimé la salade de courges d’été de l’Illinois. Toute simple et délicate, agrémentée d’une vinaigrette au chili et ail, ainsi que quelques flocons d’un excellent parmesan.

La salade de courges d'été

Puisque le cochon de lait était back-order, nous nous sommes rabattus sur le boudin blanc de l’Iowa, accompagné d’oignons cipollini aigres-doux et de cerises fumées. Il n’y avait aucune différence entre le boudin blanc et une saucisse de Toulouse fade. Les cerises fumées, par leur audace et leur originalité, sont venues à la rescousse pour rehausser le tout.

La saucisse de toulouse aka Boudin blanc

Puis nous avons conclu le repas avec les Country Ribs de l’Illinois, servies avec carottes épicées et coriandre. Tendre, la chair sucrée se détachait allègrement de l’os. C’était réussi.

Les country ribs

Une sélection d’environ 100 bières vient compléter le portrait et justifier le titre de taverne.

De façon générale, la cuisine du Publicain frappe toutes les bonnes notes, comme ce fut le cas ce soir-là. L’exécution est juste et presque sans faute.  Mais peut-on parler d’un style culinaire du Publican ? Malheureusement, je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.

Malgré la fraîcheur et l’incroyable sélection de leurs produits, la cuisine manque un peu de panache et d’audace.

Toutefois, la convivialité des lieux et le service hors-pair viennent tout pardonner.

Le prix des plats varient entre 10 $ et 35 $, comparables au Pied-de-Cochon.

THE PUBLICAN
837 W. Fulton Market
Chicago, Illinois
312-733-9555

L-Jeu: 3:30-10:30pm
Ven-Sam: 3:30-11:30pm
Dim: 10am-2pm (brunch) & 5-10pm

Cet article, publié dans Budget moyen, Cuisine du marché, Voyage, est tagué , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Un commentaire pour La bouche pleine à Chicago

  1. jfcote dit :

    Une petite note concernant le service: le serveur était hyper-compétent, autant pour nous guider dans les vins et bière, nous commenter et faire des suggestions dans le menu que pour accommoder les besoins logistiques de notre photographe et blogueuse. Vraiment 5 étoiles.

    Le boudin blanc était mon idée et je l’ai regretté: trop cuit, aucunement velouté. À éviter. J’imagine que le cochon de lait aurait été MAGIQUE.

Laisser un commentaire